Edouard Heude

Collection Edouard Heude

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Par Philippe Marty

Le fonds Edouard Heude réunit 130 plaques de verre et une trentaine de vues sur cartes. 

La société de dentelle Heude Hall fut créée le 1er janvier 1900 par Édouard Heude père (1876-1951), héritier de familles de denteliers tant du côté de son père que du côté de sa femme (Hall-Heureux). L’entreprise fut installée dans une structure originale, l’usine collective Dognin, lieu dans lequel des espaces étaient loués à une trentaine d’industriels de la dentelle et du textile. Leur fils, Édouard Heude fils, est né à Calais en 1905. D’abord salarié de son père, il reprend ensuite l’entreprise familiale. Leur entreprise disposait d’une trentaine de métiers à dentelle parmi les plus perfectionnés. Leur savoir-faire et leur créativité leur ont permis de réaliser des pièces de dentelles fines et raffinées appréciées dans le monde entier.

 

Le père et le fils sont curieux de toutes les évolutions techniques : train-ferries, micheline, autogire… Ils sont aussi photographes, équipés d’un appareil stéréoscopique, sans bouder les vues acquises dans le commerce. Leurs photos témoignent de la diversité de leur curiosité.

 

Quelques vues des métiers Heude illustrent ce fonds, ce qui contribue indirectement à faire revivre le riche passé industriel de Calais. Malheureusement, l’entreprise Heude Hall cessa son activité en 1970, lors de l’arrêt de l’industrie dentellière à Calais ; tous les métiers furent alors détruits. Édouard Heude fils poursuivit ensuite une activité commerciale en vendant son stock de dentelle jusqu’au début de 1980. Il décéda en 1991.

Parallèlement à son entreprise, Edouard Heude a toujours gardé un esprit curieux qui l’a amené à développer ses passions : la radio, le cinéma et la photographie.

Radio amateur de la première heure, il a parcouru sur les ondes de nombreuses fois le monde sous l’indicatif F8EH, surtout en morse, son système de transmission favori.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, incorporé dans le service des transmissions, sa connaissance et sa dextérité en morse acquises au sein du REF (Réseau des Emetteurs Français) furent très appréciées du commandement.

Geek avant l’heure, il nous laisse une magnifique plaque 13×18 cm datant des années 1920 où, sur son vélo équipé d’une antenne long fil, il écoute sur un poste à galène les premières émissions radios.

Cinéaste amateur très actif, ses films intéressent aujourd’hui le club des cinéastes amateurs de Calais dont il fut le fondateur.

Enfin, grand amoureux de la photographie, dont il a appris les bases auprès de son père, il s’est amusé à tester de nombreuses techniques différentes, dont… la stéréoscopie. Il possédait plusieurs appareils, notamment un Monobloc, mais aussi le premier appareil de Franke & Heidecke : l’Heidoscop (qui sera le grand-frère du mondialement connu Rolleiflex). Cet Heidoscop, auquel il a fait adapter un dos pour des pellicules 6×6, est toujours fonctionnel et son petit-fils, Philippe Marty, l’utilise encore aujourd’hui.

Le fonds que vous parcourez ici contient pour la grande majorité les images qu’il a prises avec l’un de ces appareils.

Les appareils d’Edouard Heude : un Monobloc et un Heidoscope

quelques exemples :

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