Charles Blondin : le plus spectaculaire des funambules
Il est possible sur La Stéréothèque de trouver des vues représentant des figures historiques, des célébrités parfois éphémères et parfois plus durables. On peut également y trouver des moments historiques immortalisés en vues stéréoscopiques, la traversée des Chutes du Niagara par le funambule Blondin fait partie de ces moments.
Une histoire de famille
Jean-François Gravelet, mieux connu sous le nom de Charles Blondin, est né en 1824 à Hesdin, en France, et décédé en 1897 à Ealing, en Angleterre. Fils de funambules, il est initié dès son plus jeune âge à la pratique de la corde raide, qu’il maîtrise avec un talent exceptionnel dès l’âge de cinq ans.
En héritant de la troupe de ses parents, Blondin commence à se produire dans toute la France, captivant les foules par ses prouesses. Cette expérience lui permet de développer des compétences uniques qui feront de lui l’un des acrobates les plus talentueux de son époque.
La célébrité et le grand défi
En 1851, Blondin est recruté par Gabriel Ravel, un célèbre directeur de troupe, pour partir aux États-Unis. Il prend alors le nom de scène de « Blondin » et, sous ce pseudonyme, il commence à se forger une réputation internationale.
En 1858, lors d’une tournée avec la troupe des Martinetti, Blondin découvre les impressionnantes chutes du Niagara. Ce site naturel le fascine et il commence à imaginer le défi extrême de traverser cette cascade mythique sur une corde.
Le 30 juin 1859, Blondin réalise son rêve et traverse les chutes du Niagara sur une corde de chanvre de 330 mètres, devant une foule ébahie de 12 000 spectateurs. Ce premier exploit marquant le début de son immense popularité, il est salué comme un exploit unique et audacieux.
Blondin ne se contente plus de simple traversée et multiplie les défis spectaculaires : il traverse les yeux bandés, dans un sac, avec une brouette, et même en portant son manager Harry Colcord sur son dos. Il va jusqu’à cuisiner un repas en équilibre sur la corde, prouvant son inventivité et son audace.
Fort de sa renommée mondiale, Blondin attire des spectateurs de plus en plus nombreux, dont le Prince de Galles lui-même, qui assiste à l’une de ses traversées en 1860. Cet événement consolide son statut de légende vivante dans le monde du spectacle.
Blondin s’installe en Angleterre, où il achète une maison qu’il nomme « Niagara House » en hommage à son exploit le plus célèbre. En 1861 et 1862, il se produit 130 fois au Crystal Palace de Londres, attirant près d’un million et demi de spectateurs fascinés par son audace.
Sa carrière prend une ampleur mondiale avec des tournées en Europe, en Amérique latine, en Russie, en Inde et même en Australie. Malgré son âge avancé, il continue à se produire et revient à New York en 1888 pour des représentations, bien qu’il ne soit pas autorisé à retraverser les chutes.
Blondin laisse une empreinte culturelle durable et inspire même le personnage de Passepartout dans Le Tour du monde en quatre-vingts jours de Jules Verne. Mentionné également par Conan Doyle dans Le Signe des quatre, Blondin est une figure iconique, et des vues stéréoscopiques immortalisent sa première traversée des chutes du Niagara.
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