Naissance de la photographie

L’invention de la photographie est le résultat de recherches techniques menées dès le XVIIIe siècle, mêlant chimie et le procédé antique de la camera obscura. Elle naît officiellement en 1839 en France grâce à une collaboration entre Nicéphore Niépce et Louis Daguerre.

Entre les premières expériences de matériaux photosensibles et nos portables, de nombreux savants ont jeté les bases de la technique photographique visant à reproduire l’image naturelle et la fixer de manière pérenne.

Les recherches photographiques profitent de celles menées en gravure, dont le but est similaire : multiplier la reproduction d’images de manière mécanique mais sans recours à une main d’artiste.

La toute première photographie date de 1827. Réalisée par Nicéphore Niépce, il s’agit d’un point de vue de la chambre de l’inventeur depuis sa maison du Gras (Ardèche). Cette dernière a nécessité un long temps de pose : entre 11 et 18 heures ! Niépce, qui travaille dans ce sens depuis onze ans, a nommé ce procédé « héliographie » : du grec helios, soleil, il s’agit d’un positif direct (l’image obtenue directement) sur une plaque d’étain sensibilisée au bitume de Judée (agent photosensible).

Sa collaboration avec Louis Daguerre va précipiter l’amélioration de technique en réduisant le temps de pose : avec d’autres agents chimiques, Daguerre emploie un révélateur d’image qui permet de passer de l’image négative (colorimétrie inversée) à la positive dans la chambre noire. Avec ce médium supplémentaire, il gagne en durée et obtient un positif direct sur une plaque de cuivre recouverte d’une fine couche d’argent. Après la mort de Niépce, Daguerre poursuit ses recherches et produit le premier daguerréotype en 1837 et en fait part à François Arago, physicien et homme d’Etat.

Le 7 janvier 1839, ce dernier annonce devant l’Académie des Sciences l’invention de Daguerre. Il engage alors un processus législatif pour faire acheter le procédé par l’Etat français.

Le 19 août 1839, Arago décrit les étapes de réalisation d’un daguerréotype devant public, et communique ainsi le procédé au monde. L’enthousiasme pour le procédé est immédiat et largement diffusé en Europe.

Rapidement, les usages scientifiques voulus par Arago sont remplacés par la mode du portrait, au potentiel financier conséquent. Au cours des années suivantes, des améliorations techniques permettent de réduire toujours plus le temps de pose. En 1841, il est même réduit à quelques secondes ! En complément de ces recherches, d’autres pionniers de la photographie apportent leur pierre à l’édifice : Hippolyte Bayard et ses positifs directs, William Henry Fox Talbot et ses calotypes, Frederick Scott Archer et sa technique sur collodion humide produisant des épreuves positives sur papier salé ou albuminé, Richard Leach Maddox et Richard Kennett et l’avènement du négatif verre au gélatino-bromure d’argent,… L’histoire de la photographie est dense ; faite de nombreuses découvertes complémentaires et parfois simultanées.

Et la stéréoscopie là-dedans ? La technique précède l’invention de la photographie, les premiers essais ayant été réalisés par Charles Wheatstone via des images peintes. C’est cependant avec l’invention de la photographie que la technique prend son envol et devient la stéréophotographie ! Pour en savoir plus, c’est sur le Stéréopôle !