Visite de Bordeaux en plusieurs points clés illustrées avec des photographies stéréoscopiques issus de La Stéréothèque.
À visionner avec des lunettes anaglyphes !
Contexte historique Burdigala
Durant le MA, les Bordelais ont sous leurs yeux de nombreuses traces antiques (rempart, Piliers de Tutelle, Palais Gallien, portes,…)
Sur la rive gauche du fleuve, le lieu d’implantation de Burdigala présentait apparemment une topographie et un environnement contraignants. Palu difficile à drainer mais très fertile. Marais constituent cependant pendant longtemps handicap et risque épidémique.
La ville s’établit donc sur le seul et dernier promontoire de terre ferme au contact de la rive gauche avant la zone de confluence de la Dordogne, de la Garonne et de l’océan. Tous ces éléments ne pouvaient que favoriser la création d’une importante place commerciale à cet endroit précis de la Garonne.
Expansion forte de la ville gauloise vers -50 -40
Bordeaux devient sous la Gaule romane un emporium / Ville-marché prospère dans le commerce avec autres régions de l’Empire. Population cosmopolite (Gaule, Espagne, Orient, Bretagne (Angleterre), Rhénanie,…
Une richesse commence à se développer : la vigne. Le négoce local a d’abord importé les vins de Narbonnaise et d’Italie pour la demande gauloise (centaines amphores vinaires trouvées, même de Pompéi). Puis aristocratie bordelaise parvient adapter vigne à une région qui semblait peu favorable.
Construit vers 280-290.
La ville de Bordeaux a longtemps été limitée au castrum (« lieu fortifié ») gallo-romain, enceinte d’au moins trois portes et hérissée de 46 tours construite à la fin du IIIe siècle, située à l’emplacement actuel du cours d’Alsace-Lorraine, de la rue des Remparts, du cours de l’Intendance et du cours du Chapeau-Rouge. Assez bien connu aujourd’hui même si aucun élément ne subsiste en élévation.
Hôtel de ville
Le Palais Rohan était initialement construit pour l’archevêque bordelais, Ferdinand Maximilien Mériadec de Rohan, en 1771. La façade aussi impressionnante que austère, située à proximité de la cathédrale nous rappelle l’importance du clergé à cette époque. Ce palais a depuis eu de nombreuses fonctions. Durant la révolution, l’Hôtel de l’Archevêché est devenu l’Hôtel du Département, puis en 1791, le Siège du Tribunal Révolutionnaire. En 1802, le Palais se transforme en Hôtel de la Préfecture, et six ans plus tard Napoléon 1er en fait sa demeure. Louis XVIII y demeura également pendant vingt ans avant que le Palais devienne, comme nous le connaissons aujourd’hui, l’Hôtel de ville. Ce bâtiment, au cœur historique de la ville, surplombe la Place Pey Berland avec son architecture néoclassique imposante.
Cathédrale Saint-André
Le lieu de culte le plus imposant de Bordeaux s’élève en plein centre-ville, place Pey-Berland, à deux pas de la mairie, sur l’emplacement d’une église primitive fondée au IIIe siècle, puis mise à sac et détruite par les invasions barbares successives des Wisigoths, Sarrasins et autres Normands.
Elle accueille au fil du temps quelques mariages somptueux. En 1137, Saint-André a l’honneur de célébrer les épousailles d’Aliénor d’Aquitaine, alors âgée de quinze ans, et de Louis VII, le futur roi de France. Cinq siècles plus tard, c’est au tour d’Anne d’Autriche, Infante d’Espagne, et de Louis XIII, roi de France et de Navarre, de fêter leur union au sein de la cathédrale bordelaise, en 1615.
Mais la cathédrale sera le théâtre de bien d’autres visites de personnages historiques illustres. Au XVIIe siècle, en 1650, elle reçoit ainsi le roi Louis XIV, accompagné de la reine-mère Anne d’Autriche et du cardinal Mazarin, et Molière, en tournée à Bordeaux, y signe, en 1656, le livre de baptême du fils de l’un de ses compagnons de route. Au XIXe siècle, Napoléon Ier de passage dans le port de la Lune, constate en 1808 les dégâts subis par la cathédrale sous la Révolution et ordonne sa remise en état.
Tour Pey-Berland
après la Révolution, dans un premier temps, les modes d’aménagement hérités de l’Ancien Régime se poursuivent. Mais à Bordeaux comme autres grandes villes française, vraie transformation à partir seconde moitié 19e. Les modes de vie changements, besoins des citadins augmentent et évoluent mais forme urbaine ancienne résiste. Révolutions administratives et techniques, mise en œuvre des cadastres et des plans d’alignement (lois 1807) : nouvelles façons aménager le territoire.
A la veille du Second empire, les rues sont étroites, sombres, sales, peu sûres. Paysage urbain médiéval encore bien visible.
1866 : conseil municipal décide de donner nom de place Pey-Berland à l’esplanade créée à la suite des dégagements.
Grosse Cloche
Seul vestige de l’ancien rempart du XIIIe siècle, la Grosse Cloche était autrefois flanquée de six tours délimitant une vaste cour. Elle aurait été construite en deux étapes : il semblerait que la barbacane à quatre tours ait été élevée à partir de 1208 comme les autres portes, et que deux tours supplémentaires formant portail ont été ajoutées en 1246. Ces deux dernières forment l’actuelle Grosse Cloche.
Palais de l’Ombrière et Porte Cailhau
Palais de l’Ombrière
Les ducs de Guyenne élèvent une forteresse, sans doute à partir d’une tour du rempart romain, à partir du 10e s. Auparavant, peut-être un édifice gallo-romain puis mérovingien.
Destinée à renforcer les défenses de la ville côté fleuve. Elle sert alors de résidence aux ducs d’Aquitaine. Aliénor et Louis y séjournent quelques jours après leur mariage (25 juillet 1137). Le palais est alors entouré de prairies et d’ormeaux, d’où le nom Castet de l’Umbreyra qui évoque leur ombrage.
Dès 13e s, le palais devient le siège de l’administration anglais en Aquitaine.
Au 14e, le connétable de l’Ombrière contrôle les levées des « coutumes de Bordeaux » mais le palais sert aussi de « cale » pour l’importable du blé, poissons, sel.
Après la reconquête française, abrite le parlement institué par Louis XI, la cour sénéchale et l’amirauté de Guyenne.
Détruit en 1800.
Porte Cailhau
14e est moins connu que ses homologues antique et moderne mais grand période de gloire bordelaise.
A partir de 1302, pendant période trouble de l’occupation française (1294-1303), entreprend 3e rempart qui quadruple la superficie de la ville (de 40 à 170 ha).
La porte Cailhau a été ouverte dans le mur est de la ville fortifiée, devant le port et à proximité du Palais de l’Ombrière (où siégeait le parlement de Bordeaux) détruit en 1800. Elle doit probablement son nom à la famille Caillau dont trois membres furent maires de Bordeaux aux XIIIe et XIVe siècles. Permettant l’accès à la Garonne et aux bateaux, elle a pu aussi être nommée ainsi à cause des cailloux (cailhau en occitan) et pierres de lest laissés sur les quais par les bateaux venus à vide dans le port de Bordeaux pour en repartir chargés de tonneaux de vin et de marchandises.
Elle a été bâtie à la demande des jurats, sans doute par l’architecte Raymond Macip, à l’extrême fin du XVe siècle, de 1493 à 1496. Elle était donc en construction lorsqu’en 1495 le roi Charles VIII remporte la bataille de Fornoue en Italie, où le cardinal André d’Espinay conduisait un contingent bordelais. Célébrant cette victoire, le monument possède une valeur très significative : entrée royale de la ville, il traduit la récente soumission de la municipalité à la couronne de France et doit symboliser l’attachement des Bordelais au royaume.
Quais / Place de la bourse
La place de la Bourse est la première brèche dans les remparts du Moyen Âge et, en tant que place Royale, est destinée à servir de somptueux écrin à la statue équestre du roi de France Louis XV. Inaugurée en 1743, elle est aussi le symbole de la prospérité de la ville, et son nom s’adaptera aux différents régimes politiques. De place Royale à son origine sous l’Ancien régime, elle deviendra place de la Liberté pendant la Révolution, puis place Impériale sous Napoléon Ier, à nouveau place Royale avec la Restauration de la monarchie, et enfin, à la chute de Louis-Philippe Ier en 1848, elle prend son nom actuel de place de la Bourse.
En 1869, la petite fontaine de 1828 est remplacée par l’actuelle fontaine des Trois Grâces » représentant Aglaé, Euphrosyne et Thalie, filles de Zeus.
Au XXe siècle, elle devient un vaste parking.
Miroir d’eau 2006
Quinconces Château de Trompette
Le château Trompette, déformation de château Tropeyte, était une forteresse, aujourd’hui rasée, qui se dressait sur Bordeaux.
Il a été construit au nord de la ville après la guerre de Cent Ans, par le roi de France Charles VII, autant pour défendre que pour surveiller les Bordelais.
En août 1649, les Bordelais asphyxiés par les taxes et impôts nouveaux, décidés par le Parlement de Bordeaux et le clergé, se soulèvent contre le duc d’Épernon, gouverneur de Guyenne. Ce dernier ordonne à l’artillerie du Château Trompette de tirer sur la population, la ville et le port.
Au XVIIIe siècle, grâce au commerce colonial, la ville renoue avec la prospérité économique. Les Bordelais n’éprouvent plus le besoin de se rebeller. Parallèlement à cela, les intendants souhaitent embellir et moderniser la cité. À partir de 1743, Tourny s’efforce d’intégrer la forteresse en créant des jardins et en aménageant des promenades, comme les allées de Tourny.
La masse imposante du château Trompette empèche le developpement urbain. La forteresse constitue un obstacle entre le cœur de ville et les faubourgs des Chartrons et de Saint-Seurin.
En 1773, la Ville obtient l’autorisation d’édifier une salle de spectacle, le Grand Théâtre. En 1818, ce château très impopulaire est entièrement rasé, à la limite des fondations, pour permettre la réalisation de la place des Quinconces.
La ville décide, en avril 1857, de faire réaliser une fontaine sur la place. Après avoir envisagé plusieurs autres projets au fil des décennies, il est décidé, en 1883, de construire au centre de l’hémicycle un monument à la mémoire des Girondins et célébrant la République. La colonne haute de 43 mètres et les bassins qui sont situés à son pied ne sont achevés qu’en 1902.
Place accueille exposition, fête des Vendanges, Foires…
Les deux colonnes rostrales (21 mètres de haut) situées face à la Garonne, ont été construites par Pierre-Alexandre Poitevin (1782-1859) en 1829.

Grand Théâtre
Inaugurée en 1780, réminiscence de l’Antiquité par son péristyle, l’ouvrage de 88 mètres sur 47 de style néo-classique, s’inscrit dans l’opulent urbanisme bordelais hérité du siècle des Lumières. Il abrite une salle de spectacle d’un millier de places, exemple parfait de théâtre à l’italienne.
Les 12 statues sur le portique : 9 muses grecques etr 3 déesses Romaines
Pendant la guerre franco-allemande de 1870, la ville de Bordeaux est devenue temporairement la capitale de la France, où le gouvernement français a trouvé refuge. C’est au Grand-Théâtre que siège la première assemblée élue de la Troisième République, proclamée en 1871.