Daniel Théodore Guitard du Marès (Fonds Gaye)
ses productions stéréoscopiques
Les vues photographiques stéréoscopiques produites par Théodore sont généralement datées d’avant la Première Guerre mondiale. L’inventaire et l’analyse de ses images permettent de voir d’emblée la diversité des lieux photographiés et son goût pour les paysages architecturaux. Parmi les cartes stéréoscopiques rassemblées dans sa collection on compte quelques vues achetées auprès de grands éditeurs nationaux, comme Jean Andrieu ou Furne et Tournier.
Notre photographe nous promène ainsi à Aix-en-Provence et dans ses environs, à Martigues, le long de la Durance. Au cours d’autres séjours, il nous rapporte des images de Saint-Malo, de Brest, du Havre et de quelques autres lieux de la côte normande ou de Loire Atlantique et de Vendée. Il a aussi laissé beaucoup de clichés de la Vienne, en particulier de Poitiers et de Lussac-les-Châteaux. Les photographies stéréoscopiques de l’Entre-deux-Mers sont assez peu nombreuses (16 sur les 279 photographies), mais concernent principalement Sauveterre-de-Guyenne, Saint-Félix-de-Foncaude, Saint-Hilaire-du-Bois et Blasimon, lieux d’origine de sa famille.
quelques exemples :
Théodore Guitard du Marès déploie dans ses productions photographiques diverses recettes et de multiples stratégies pour les prises de vues. Ses conseils sont d’ailleurs régulièrement publiés au sein de la rubrique « Les petits travaux de l’amateur » dans la revue hebdomadaire Photo-Revue. Habile bricoleur, il propose toute une panoplie d’astuces pour les prises de vues stéréoscopiques et s’intéresse tout particulièrement à l’élaboration de petits dispositifs permettant les prises de vues stéréoscopiques sans avoir recours à l’utilisation d’appareils photographiques à double objectifs. Les 2 et 9 février 1902 par exemple , il propose les plans d’une planchette très stable facilitant les prises de vue stéréoscopiques. Le 8 juin 1902, conscient des défauts d’un appareil présenté en 1898 dans cette même revue par M. Delamarre, il revient sur le modèle permettant les prises de vues panoramiques en y apportant des améliorations indéniables.
Pendant l’année 1904, ce ne sont pas moins de huit articles qu’il publie dans la revue (21 février – 6 mars – 13 mars – 20 mars – 27 mars – 26 juin – 14 août – et 11 septembre). Avec de nombreux dessins et croquis-cotés à l’appui, il fournit les instructions de construction et indique le mode d’utilisation des appareils qu’il propose, comme par exemple, un nouvel appareil panoramique sans objectif ou un écran-parasoleil démontable. Parfois, il délivre tout simplement des conseils et des instructions pour l’emploi de la Chambre panoramique ou pour le tirage économique des diapositives stéréoscopiques et des cartes postales stéréoscopiques. Ses contributions à la revue semblent s’interrompre à la fin de l’année 1905.
Théodore Guitard du Marès a vécu à une époque où les techniques de la stéréoscopie et de la photographie en général se développaient. Il s’est passionné pour ces nouvelles techniques, au point de proposer divers procédés pour améliorer la stéréoscopie. Il n’est pas un des grands maîtres dans ce domaine, mais sûrement un amateur très éclairé. L’ensemble de son œuvre photographique nous offre un témoignage non négligeable sur les lieux qu’il a visités ou les événements auxquels il a assisté à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
bibliographie :
Photo-Revue, 21 février 1904, 57-28 ; 6 mars 1904, 76-77 ; 13 mars 1904, 83-84 ; 20 mars 1904, 91-92.
Photo-Revue, 26 juin 1904, 203-205.
Photo-Revue, 27 mars 1904, 99.
Photo-Revue, 14 août 1904, 49-50.
Photo-Revue, 11 septembre 1904, 80-82.