Chamiers, premier meeting aérien de Périgueux, avril 1911, collection D’Halluin. Voir la notice de l’image
La collection d’Halluin comprend un reportage de 27 vues qui nous racontent cet évènement.
Autour des années 1910, les meetings aériens se multiplient dans tout le pays, la population se passionnant pour ce miracle des inventions « modernes », l’aptitude nouvelle qu’a trouvée l’homme de faire voler le « plus lourd que l’air ».
Les 22, 23 et 24 avril 1911 se déroule à Chamiers, près de Périgueux, le premier meeting aérien de Dordogne, un des premiers en Aquitaine.
Les préparatifs sont à la hauteur de l’engouement populaire du moment pour ce qui est pris par la population comme une manifestation spectaculaire du progrès technique triomphant : un train spécial a été prévu (ligne Périgueux-Ribérac), un service médical est assuré par les dames de la Croix-Rouge, le service d’ordre par une compagnie du 50ème RI et trois hangars ont été spécialement construits pour abriter les aéroplanes.
Chamiers, premier meeting aérien de Périgueux, avril 1911, collection D’Halluin. Voir la notice de l’image
L’animation du meeting est assurée par quatre pilotes : Jacques Labouchère, Jules Fischer, Marthe Niel et Monsieur Mallard.
Comme attendu, une importante foule de curieux s’est pressée sur le terrain dès le premier jour.
Chamiers, premier meeting aérien de Périgueux, avril 1911, collection D’Halluin. Voir la notice de l’image
L’aviateur Mallard fut le moins chanceux des quatre. Le premier jour, à cause du brouillard, il ne put pas arriver par la voie des airs. Il arriva seulement le second jour, le 23 avril, son avion, un monoplan Nieuport II, N, D ou G, tiré par une automobile… ce qui provoqua des commentaires acides des journalistes ( !). Ceux-ci en profitaient en outre pour railler son monoplan qu’ils trouvaient bas et écrasé, « comme un insecte massif à courtes pattes » ! Il prit l’air péniblement, gêné par une forte brise. Mais, son élan le porta vers un pylône électrique dans lequel il alla se ficher.
L’aviateur Mallard, Chamiers, premier meeting aérien de Périgueux, avril 1911, collection D’Halluin. Voir la notice de l’image
Heureusement, le courant électrique avait été coupé le temps du meeting. Il attendit assis en équilibre instable dans sa machine qu’on vienne le délivrer, sain et sauf… mais ridiculisé !
L’aviateur Jules Fischer utilise une machine construite par Henri Farman, sans doute son biplan du modèle n°III. Il exécute un vol parfait, survolant le quartier Saint-Martin, et se pose « avec une légèreté surprenante » « exactement devant la porte de son hangar », à la grande surprise des spectateurs.
L’aviateur Fischer, Chamiers, premier meeting aérien de Périgueux, avril 1911, collection D’Halluin. Voir la notice de l’image
Jacques Labouchère, quant à lui, utilise un biplan construit par Zodiac, ici stationné devant le hangar marqué à son nom. Il inaugure ici une machine « flambant neuve ». Il décollera très facilement et atterrira « avec une aisance remarquable » devant cinq mille spectateurs. Il effectuera même un vol avec un passager.
L’aviateur Labouchère, Chamiers, premier meeting aérien de Périgueux, avril 1911, collection D’Halluin. Voir la notice de l’image
Enfin, Marthe Niel, de son vrai nom Marie Ange Denieul, seconde femme française à avoir obtenu son brevet de pilote de l’Aéro-Club de France, était surnommée « la femme oiseau ». Elle réalise ses exhibitions avec un monoplan Pivot-Koechlin, qualifié de « gracieux » par les journalistes. A Périgueux, elle va captiver son public et devenir la véritable héroïne de la manifestation.
Vue de dos sur la photo présentée en Une, elle laissa d’abord son jeune mécanicien Joseph Franz faire une première démonstration. Elle effectua ensuite sa propre prestation, en frôlant la cime des arbres bordant la route de Bordeaux. Piquant du nez à l’atterrissage, elle causa de légers dommages à l’hélice et cassant la béquille correspondant aux roues des patins. Il n’y eut, heureusement plus de peur que de mal et fit ainsi frémir d’émoi les spectateurs.
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