Francis Frith

Francis Frith

Chesterfield 1822 – Cannes 1898

Signature d'Adolphe Block au revers d'une photographie déposée en 1874. Bibliothèque nationale de France (EK5-1 Block)

     Francis Frith, né en 1822 à Chesterfield dans une famille de quakers, débute sa carrière en tant que grossiste alimentaire à Liverpool de 1845 à 1850. Son intérêt croissant pour la photographie le conduit à participer à la fondation de la Liverpool Photographic Society en 1853.

     Passionné par la photographie, Frith établit des liens entre l’art, l’imprimerie et la photographie, avant même la publication de ses travaux égyptiens. En 1856, il vend sa société et se consacre entièrement à la photographie. Il entreprend alors trois voyages dans le Moyen-Orient entre 1856 et 1860 qui constituent l’apogée de son œuvre. Le processus photographique complexe et exigeant en Égypte implique des défis tels que la chaleur, les produits chimiques réagissant inopinément et la nécessité de travailler rapidement. Frith surmonte ces obstacles pour capturer des photographies émouvantes, témoignant de son expérience profonde et mélancolique face aux ruines antiques.  Ses photographies captivent par leur précision technique et leur capacité à documenter des lieux emblématiques tels que les pyramides de Gizeh, Jérusalem, et d’autres sites historiques.

     Son premier périple en 1856 avec Francis Herbert Wenham, ingénieur en optique, dure près d’un an entre septembre 1856 à juillet 1857. Il remonte alors le Nil jusqu’à la deuxième cataracte. De retour en Angleterre, ses photographies sont bien accueillies, publiées en volumes et exposées avec succès. Frith vend les négatifs de ses photographies stéréoscopiques à la firme Negretti & Zambra qui les commercialise. 

     En novembre 1857, Frith entreprend son deuxième voyage de six mois à travers l’Égypte, la Palestine et la Syrie, affrontant une fois encore des conditions extrêmes, y compris des températures atteignant les 55°C.  Son retour en mai 1858 est salué par la Société de Photographie, et ses exploits sont immortalisés dans « Égypte et Palestine« , deux volumes comprenant soixante-seize photographies et vingt-cinq fascicules, publiés par James Virtue de février 1858 à mars 1860, avec un tirage de deux mille exemplaires. Les tirages grands formats sont également exposés à travers l’Angleterre avec un succès considérable.

     Frith réalise son troisième voyage en 1859, parcourant 2400 kilomètres à dos de chameau, remontant le Nil jusqu’à la troisième cataracte.

     Son héritage photographique inclut des clichés vendus à un large public, reflétant son désir de rendre l’Égypte accessible à tous. Après ses voyages, Frith élargit ses activités, photographiant les rues d’Angleterre et d’Europe, tout en contribuant au succès de sa société.

     Il prend sa retraite en 1885, se consacrant à des activités plus contemplatives jusqu’à sa mort en 1898. La société Frith & Cie, centrée sur les cartes postales, décline après sa retraite, aboutissant à une liquidation en 1971 et la destruction de nombreux négatifs. Les restants appartiennent désormais à des bibliothèques municipales et collections privées. Son influence perdure dans la Collection Francis Frith et d’autres institutions photographiques.

Séries de Francis Frith

Ressources en ligne sur la stéréotheque

Egypt and Nubia

Views in the Holy Land

bibliographie :

HANNAVY, John (éd). Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography. New-York, London Routledge, 2004, 560-562. 

LEDERMAN, Erika. D’après le catalogue des archives V & A Frith de Michael Wigg et la biographie de Frith qui apparaît dans Nickel Douglas (éd). V&A. [En ligne], consulté le 22 février 2024. Disponible sur : https://collections.vam.ac.uk/item/O217062/photograph-francis-frith/

NICKEL, Douglas Robert. Francis Frith in Egypt and Palestine : a Victorian photographer abroad, Princeton, Princeton University Press, 2004

VERCOUTTER, Jean (éd). L’Egypte à la chambre noire : Francis Frith, photographe de l’Egypte retrouvée, Paris, Gallimard, 2002.