L’année 2019 a été riche de projets pour le CLEM, avec de nouveaux partenariats autour de la stéréoscopie !
Nous vous avions promis d’en parler bientôt : des institutions, et non des moindres, nous ont rejoint, à l’image des Archives nationales qui nous ont confié leur collection de vues concernant l’Exposition universelle de 1867 :
Cette collection est ouverte à l’indexation collaborative, par ici ! Le présent article est notamment rédigé par l’un de nos principaux contributeurs, Christian Bernadat.
Pavillon d’exposition de l’Exposition universelle, 1867, fonds Archives nationales, AN092
Le « concept » d’Exposition Internationale Universelle voit le jour au milieu du XIXe siècle, comme une célébration de la foi dans le progrès, en rassemblant tout ce que la science et l’industrie savaient produire ou inventer de neuf.
La première Exposition Internationale Universelle a lieu sous le Second Empire à Paris en 1849, vite suivie par celle de Londres en 1851. Les grandes nations y expriment leur compétition dans une succession effrénée de manifestations : 1855, puis 1867 où, pour la première fois, l’évènement a lieu sur le Champ-de-Mars.
Elle y est intitulée « Exposition Universelle d’Art et d’Industrie ». 41 pays y sont représentés. Gustave Eiffel s’y voit confier la construction de la Galerie des Machines. Nous sommes à l’apogée du Second Empire ; on y célèbre le libéralisme triomphant dans la lignée des thèses de Saint-Simon.
Cette vue nous présente la « Section autrichienne » de la « Galerie du Travail » selon la légende de la photo. Nous dirions aujourd’hui plutôt « Pavillon de l’Industrie ». Compte tenu de la structure métallique qui supporte la coupole, il pourrait bien s’agir ici du pavillon construit par Gustave Eiffel. Contrairement aux pavillons par pays bâtis sur le reste de l’Exposition, la « Galerie du Travail » rassemblait tous les pays présents sur l’Exposition, chacun présentant les productions industrielles qu’il souhaitait mettre en avant.
Au premier plan, nous avons une machine bien identifiable, avec sa cheminée « en cornet ». Ces locomotives, dont la série est désignée SB 23, étaient affectées à la traction des trains de marchandises de l’Österreichische Südbahn (Chemins de fer Autrichiens du Sud) qui desservaient la ligne Vienne-Trieste (alors partie intégrante de l’Empire autrichien).
Elles étaient construites dans une usine des environs de Vienne (la Wiener Neustädter Lokomotivfabrik). Celle présentée porte le numéro 68.
Christian Bernadat