Ce mois-ci, nous nous trouvons aux premières loges pour admirer le saut de Maggie Ward, plongeuse émérite en 1889 !
Comme d’autres Lady Divers, elle s’est illustrée dans la discipline à Coney Island (New York), devenue une station balnéaire dès la seconde moitié du XIXe siècle.
C’est à cette époque que se développe l’idée de nager en tant que loisir et pratique de santé, simultanément à l’évolution du vêtement de bain.
Nous débutons cette série des Énigmes du mois avec une vue liée à l’Asie et plus précisément à la Chine, suite au Nouvel an chinois !
Le principe est simple : tous les 3e mardis du mois, nous publierons une vue stéréoscopique dont il faudra deviner un ou plusieurs éléments : sujet, localisation, date,… !
De quoi s’agit-il ce mois-ci ? Indices : nous sommes au XIXe siècle mais pas en Chine…
Ce mois-ci, nous vous présentons une vue de Bordeaux assez exceptionnelle !
Nous sommes en 1862. La photographie réalisée par Jean Andrieu a peut-être été prise du parapet qui descend du pont de pierre, sans doute du quai Richelieu (aussi appelé quai de Bourgogne).
Qu’est-ce que ces barques ont de particulier ?
Il s’agit en fait d’allèges et de sapines, des bateaux utilisés pour le transport des marchandises.
Au premier plan, de gauche à droite sur la photographie de droite, nous avons :
– en 1er, une petite allège chargée de sacs ou de pierres ;
– en 3e, 4e et 6e position, des allèges de différentes tailles ;
– en 2e et 5e position, des grandes sapines (2 m environ) dites « de type tarnais » : leur proue est fortement relevée ; elles sont couvertes d’un « pontil » qui porte une grue en bois à double volée ; en arrière une cabine construite comme cabane sert d’habitation pour le marin ainsi que de bureau pour enregistrer les marchandises chargées ou déchargées. Ces embarcations ne comportent pas de mât : il s’agit de bateaux hâlés (à l’époque par des chevaux), parfois pris en remorque par des navires de charge à voile et manœuvrés dans les ports par des grandes perches. Leurs dimensions étaient dictées par la taille des écluses du canal latéral à la Garonne.
Selon François Beaudouin, cette photo est tout-à-fait remarquable pour l’histoire de la marine fluviale : elle serait l’unique représentation connue de ces grosses sapines tarnaises. Elles assuraient le transport des marchandises le long de la Garonne et de ses affluents. Elles ont été condamnées par le développement des chemins de fer qui, très rapidement, accaparèrent tout le transport des marchandises.
Au second plan, un grand nombre de gabarres est amarré de manière assez désordonnée le long du quai de la Douane.
Plus en arrière, à quai et dans la rade, mouille un grand nombre de goélettes à voile de commerce ou de pêche à la morue, à deux ou trois mâts.
Christian Bernadat
Bibliographie :
François Beaudouin, « Les bateaux garonnais (II) », Les Cahiers du Musée de la Batellerie, n°45, décembre 2001.
Christian Bernadat, co-auteur de Quand Bordeaux construisait des navires, Ed. de l’Entre-deux-Mers, 2006.
Denis Pellerin, La photographie stéréoscopique sous le Second Empire, Paris, Bibliothèque nationale de France, 1995, 103.
Que faites-vous pour Halloween ? Nous, on voyage en Enfer avec la série des Diableries ! Réalisées à la fin du 19e siècle et réunissant environ 200 saynètes, les Diableries sont une série d’images stéréoscopiques très populaires. Elles présentent la vie quotidienne des démons et squelettes ! Si vous avez des lunettes bicolores, c’est comme si on y était !
La première série a été réalisée par deux sculpteurs, Hennetier et Habert. C’est ce dernier qui réalise le moulage très précis des 7 péchés capitaux.
Et ce n’est pas fini ! En plus d’être une production très originale, il s’agit de vues illuminées : lorsqu’on place l’image à la lumière, elle apparaît en couleurs par transparence. Pour retrouver cet effet, voir la reproduction éditée par la London Stereoscopic Company dont le propriétaire illustre n’est autre que Brian May !
Ces vues ont été étudiées et référencées par Paula Fleming, Brian May et Denis Pellerin dans Diableries : aventures stéréoscopiques en enfer, Paris : La Martinière, Londres : The London Stereoscopic Company, 2014
Crédit : CLEM/Archéovision pour la vue stéréoscopique et l’anaglyphe, collection Magendie. Pour la vue illuminée, crédit London Stereoscopic Company.
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