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L'énigme du mois

L’énigme du mois #11 | Janvier 2020

Mise à jour

Merci à Brigitte Tarrats, Line Bernadat et Jean-Claude Huguet pour leurs recherches !

La statue au premier plan pourrait être Faune et Bacchante de Pierre Robinet, groupe mentionné au catalogue de l’exposition universelle de 1867.

Au 2e plan, il s’agit du modèle en plâtre du Semeur de Henri Chapu. La statue finale en bronze se trouvait au parc Monceau à Paris (8e) et a été fondue sous le régime de Vichy, en 1942.

Maintenant, il reste les autres images des Archives nationales à découvrir et décrire !

Le Semeur, Henri Chapu

Pour la première énigme de l’année, la vue choisie est tirée de la collection des Archives nationales, récemment déposée au sein de la Stéréothèque.

Ce fonds réunit des vues de l’Exposition universelle de 1867 (entre le 1er avril et le 3 novembre 1867).

Photographiées par Moïse Léon et Isaac Georges Lévy, éditées par Léon & Lévy, ces photographies montrent de nombreuses vues des différents pavillons présentés par les pays participants.

Seulement, parfois, nous manquons de détails ! En particulier pour cette vue stéréoscopique où nous aimerions pouvoir identifier les statues !

C’est là que nous faisons appel à vous !

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Le premier meeting aérien de Périgueux

Chamiers, premier meeting aérien de Périgueux, avril 1911, collection D’Halluin. Voir la notice de l’image

La collection d’Halluin comprend un reportage de 27 vues qui nous racontent cet évènement.

Autour des années 1910, les meetings aériens se multiplient dans tout le pays, la population se passionnant pour ce miracle des inventions « modernes », l’aptitude nouvelle qu’a trouvée l’homme de faire voler le « plus lourd que l’air ».

Les 22, 23 et 24 avril 1911 se déroule à Chamiers, près de Périgueux, le premier meeting aérien de Dordogne, un des premiers en Aquitaine.

Couverture du programme du meeting (Source : www.meetingsaerienshistoriques.com)

Les préparatifs sont à la hauteur de l’engouement populaire du moment pour ce qui est pris par la population comme une manifestation spectaculaire du progrès technique triomphant : un train spécial a été prévu (ligne Périgueux-Ribérac), un service médical est assuré par les dames de la Croix-Rouge, le service d’ordre par une compagnie du 50ème RI et trois hangars ont été spécialement construits pour abriter les aéroplanes.

Chamiers, premier meeting aérien de Périgueux, avril 1911, collection D’Halluin. Voir la notice de l’image

L’animation du meeting est assurée par quatre pilotes : Jacques Labouchère, Jules Fischer, Marthe Niel et Monsieur Mallard.

Comme attendu, une importante foule de curieux s’est pressée sur le terrain dès le premier jour.

Chamiers, premier meeting aérien de Périgueux, avril 1911, collection D’Halluin. Voir la notice de l’image

L’aviateur Mallard fut le moins chanceux des quatre. Le premier jour, à cause du brouillard, il ne put pas arriver par la voie des airs. Il arriva seulement le second jour, le 23 avril, son avion, un monoplan Nieuport II, N, D ou G,  tiré par une automobile… ce qui provoqua des commentaires acides des journalistes ( !). Ceux-ci en profitaient en outre pour railler son monoplan qu’ils trouvaient bas et écrasé, « comme un insecte massif à courtes pattes » ! Il prit l’air péniblement, gêné par une forte brise. Mais, son élan le porta vers un pylône électrique dans lequel il alla se ficher.

L’aviateur Mallard, Chamiers, premier meeting aérien de Périgueux, avril 1911, collection D’Halluin. Voir la notice de l’image

Heureusement, le courant électrique avait été coupé le temps du meeting. Il attendit assis en équilibre instable dans sa machine qu’on vienne le délivrer, sain et sauf… mais ridiculisé !

L’aviateur Jules Fischer utilise une machine construite par Henri Farman, sans doute son biplan du modèle n°III. Il exécute un vol parfait, survolant le quartier Saint-Martin, et se pose « avec une légèreté surprenante » « exactement devant la porte de son hangar », à la grande surprise des spectateurs.

L’aviateur Fischer, Chamiers, premier meeting aérien de Périgueux, avril 1911, collection D’Halluin. Voir la notice de l’image

Jacques Labouchère, quant à lui, utilise un biplan construit par Zodiac, ici stationné devant le hangar marqué à son nom. Il inaugure ici une machine « flambant neuve ». Il décollera très facilement et atterrira « avec une aisance remarquable » devant cinq mille spectateurs. Il effectuera même un vol avec un passager.

L’aviateur Labouchère, Chamiers, premier meeting aérien de Périgueux, avril 1911, collection D’Halluin. Voir la notice de l’image

Enfin, Marthe Niel, de son vrai nom Marie Ange Denieul, seconde femme française à avoir obtenu son brevet de pilote de l’Aéro-Club de France, était surnommée « la femme oiseau ». Elle réalise ses exhibitions avec un monoplan Pivot-Koechlin, qualifié de « gracieux » par les journalistes. A Périgueux, elle va captiver son public et devenir la véritable héroïne de la manifestation.

Marthe Niel lors à l’issue du passage de son brevet de pilotage le 29 août 1910 (source : Une passion jusqu’au ciel, Marthe Niel et Paul Koechlin)

Vue de dos sur la photo présentée en Une, elle laissa d’abord son jeune mécanicien Joseph Franz faire une première démonstration. Elle effectua ensuite sa propre prestation, en frôlant la cime des arbres bordant la route de Bordeaux. Piquant du nez à l’atterrissage, elle causa de légers dommages à l’hélice et cassant la béquille correspondant aux roues des patins. Il n’y eut, heureusement plus de peur que de mal et fit ainsi frémir d’émoi les spectateurs.

Christian Bernadat

 

Bibliographie :

 

https://aeroclubperigueux.com/aeroclub/historique-laviation-a-perigueux/

https://www.meetingsaerienshistoriques.com/photos/perigueux-avril-1911-20-pages?page=20

Philippe Busch, Une passion jusqu’au ciel, Marthe Niel et Paul Koechlin, Les Editions de l’Officine, Brive, 2e T 2016

Cartes postales anciennes Périgord Dordogne

Chaussez vos lunettes bicolores pour voir cette image en relief !

L'image du mois

L’image du mois #23 | Janvier 2020

L’année 2019 a été riche de projets pour le CLEM, avec de nouveaux partenariats autour de la stéréoscopie !

Nous vous avions promis d’en parler bientôt : des institutions, et non des moindres, nous ont rejoint, à l’image des Archives nationales qui nous ont confié leur collection de vues concernant l’Exposition universelle de 1867 :

 

 

Cette collection est ouverte à l’indexation collaborative, par ici ! Le présent article est notamment rédigé par l’un de nos principaux contributeurs, Christian Bernadat.

Pavillon d’exposition de l’Exposition universelle, 1867, fonds Archives nationales, AN092

Le « concept » d’Exposition Internationale Universelle voit le jour au milieu du XIXe siècle, comme une célébration de la foi dans le progrès, en rassemblant tout ce que la science et l’industrie savaient produire ou inventer de neuf.
La première Exposition Internationale Universelle a lieu sous le Second Empire à Paris en 1849, vite suivie par celle de Londres en 1851. Les grandes nations y expriment leur compétition dans une succession effrénée de manifestations : 1855, puis 1867 où, pour la première fois, l’évènement a lieu sur le Champ-de-Mars.

Elle y est intitulée « Exposition Universelle d’Art et d’Industrie ». 41 pays y sont représentés. Gustave Eiffel s’y voit confier la construction de la Galerie des Machines. Nous sommes à l’apogée du Second Empire ; on y célèbre le libéralisme triomphant dans la lignée des thèses de Saint-Simon.

Cette vue nous présente la « Section autrichienne » de la « Galerie du Travail » selon la légende de la photo. Nous dirions aujourd’hui plutôt « Pavillon de l’Industrie ». Compte tenu de la structure métallique qui supporte la coupole, il pourrait bien s’agir ici du pavillon construit par Gustave Eiffel. Contrairement aux pavillons par pays bâtis sur le reste de l’Exposition, la « Galerie du Travail » rassemblait tous les pays présents sur l’Exposition, chacun présentant les productions industrielles qu’il souhaitait mettre en avant.

Au premier plan, nous avons une machine bien identifiable, avec sa cheminée « en cornet ». Ces locomotives, dont la série est désignée SB 23, étaient affectées à la traction des trains de marchandises de l’Österreichische Südbahn (Chemins de fer Autrichiens du Sud) qui desservaient la ligne Vienne-Trieste (alors partie intégrante de l’Empire autrichien).
Elles étaient construites dans une usine des environs de Vienne (la Wiener Neustädter Lokomotivfabrik). Celle présentée porte le numéro 68.

Christian Bernadat

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Novembre 2019 : il y a 150 ans était inauguré le Canal de Suez

 

Commencés en août 1859 sous la responsabilité de Ferdinand de Lesseps, les travaux de creusement du Canal de Suez s’achèvent exactement dix ans plus tard, en août 1869, et l’ouvrage est inauguré en grande pompe le 17 novembre de la même année, en présence de l’impératrice Eugénie (l’épouse de Napoléon III), venue sur le yacht impérial L’Aigle, ainsi que l’empereur d’Autriche François-Joseph.

L’anniversaire de cette inauguration vient d’être commémoré au cours de ce mois de novembre 2019.

Au sein de la collection de la Société Archéologique de Bordeaux (SAB), la Stéréothèque comporte un véritable reportage de dix clichés stéréoscopiques sur cet évènement (SAB063, SAB064, SAB065, SAB066, SAB067, SAB068, SAB072, SAB456, SAB457, SAB458).

Carte itinéraire du canal de l’isthme de Suez (L’illustration du 21 août 1869)

Ferdinand de Lesseps, caricature de Carjat (Source : BnF)

Ferdinand de Lesseps séjourna une première fois en Égypte avec son père, nommé commissaire général en Égypte en 1802. Ferdinand lui-même y occupa ensuite le poste de consul de France de 1832 à 1837. De ces séjours, il avait conservé une solide amitié avec le vice-roi d’Égypte ; il enseigna même l’équitation à son fils, Saïd Pacha. A son accession au pouvoir en 1854, ce dernier, nouveau khédive, octroya à Ferdinand de Lesseps, alors en retraite, la concession du terrain nécessaire à la construction du canal.

Avec des investisseurs français et le khédive, une Compagnie universelle du canal maritime de Suez est constituée en 1858, sous concession de 99 ans. Le creusement démarra en 1859 à la pelle et à la pioche par des milliers de fellahs réquisitionnés. A la suite d’une campagne de protestation contre ce travail forcé, le chantier se poursuivra en 1863 avec des travailleurs salariés et du matériel moderne.

Source : L'Illustration

L’inauguration a lieu le 17 novembre 1869. Pour cette occasion, de nombreux princes et chefs d’état européens sont venus à bord de leurs navires (hormis les souverains de Grande Bretagne qui boudent le canal !), dont l’empereur d’Autriche François-Joseph et l’impératrice Eugénie, son époux Napoléon III, malade, n’ayant pas pu être présent.

Inauguration du canal de Suez par Edouard Riou (Source : herodote.net)

Le yacht impérial, l’Aigle, est bien identifiable sur cette photo, une corvette à vapeur à roues à aube dotée de trois mâts. Ce bâtiment sera le premier à pénétrer dans le canal pour la « croisière inaugurale ». 77 navires forment le convoi officiel, dont 54 sous pavillon français. Les festivités dureront jusqu’au 20 novembre.

Le canal, long de 161 km à niveau (c’est-à-dire sans écluses) permet alors aux navires de l’époque de passer de la Méditerranée à la Mer Rouge en 14 heures de navigation auxquelles il faut ajouter environ deux heures pour l’enregistrement et les formalités. En évitant le contournement de l’Afrique, il raccourcit, par exemple, la route maritime de Londres à Bombay de 8 000 km. On y circule dès le départ en convois en sens unique alterné, avec croisement dans les lacs situés à proximité des deux extrémités : El Ballah et Amer. Les navires, en général des vapeurs mixtes, y circulent avec leur propre mode de propulsion, sous la conduite d’un pilote. Les voiliers sans autre propulsion, doivent être remorqués par un autre navire du convoi (au début, aucun remorquage n’a été prévu).

Between Kantara and El-Ferdane - The First Vessels through the Canal (source : Wikipedia)

Malheureusement, l’Égypte, en difficulté financière, vendit en 1875 ses actions à la Grande-Bretagne dont les navires en étaient devenus de suite les premiers utilisateurs. À la suite de troubles, les Britanniques occuperont militairement la zone du canal à partir de 1882, et en conserveront de fait le contrôle jusqu’à sa nationalisation en 1956.

Sources de la documentation :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Canal_de_Suez

http://www.herodote.net/17_novembre_1869-evenement-18691117.php

Histoire de la Marine, Ed l’Illustration, Paris 1942, pages 514 et 515, à partir d’articles parus dans l’Illustration des 21 août et 18 septembre 1869.

Le Marin, hebdomadaire du 14 novembre 2019.

 

Christian Bernadat

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L’image du mois #21 | Novembre

Remember, remember, the fifth of November*,…

Point de poudre à canon ce mois-ci mais du sable et surtout de célèbres monuments funéraires… Le 5 novembre 1922, l’égyptologue Howard Carter découvre l’unique tombe pharaonique encore intacte, celle de Toutânkhamon, mort vers 1360 avant notre ère.

Ce tombeau sera votre tombeau…

Deux semaines plus tard, il descend l’escalier menant au tombeau avec son mécène, Lord Carnarvon. Il faut attendre le printemps suivant pour trouver la chambre du trésor, contenant les sarcophages, la momie du pharaon et… la malédiction ?

L’ensemble des cinq salles du caveau se trouve aujourd’hui au musée du Caire.

Le Caire, plateau de Gizeh, vue sur le sphinx et la pyramide de Khéops, entre 1900 et 1925, fonds Vicente

Ces touristes ont-ils eu connaissance de cette découverte  ? La photographie est datée entre 1900 et 1925, en raison de la mode vestimentaire et du Sphinx : son désensablement total a été entrepris entre 1925 et 1936 par Emile Baraize.

 

* Comptine populaire anglaise portant sur la Guy Fawkes Night, la Conspiration des poudres ayant eu lieu le 5 novembre 1605.

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L’image du mois #20 | Octobre

Du 7 au 13 octobre, c’est la Semaine du goût !

Pour l’occasion, voici une vue stéréoscopique colorisée et animée, présentant un prêtre dans une situation pour le moins étonnante !

Pris sur le fait par une personne en train de l’épier à la fenêtre, il essaie de cacher un large plat garni d’un poulet rôti sous la table. Trop tard !

Cette scène de genre très populaire trouve son origine dans une lithographie de Claude Régnier et Joseph Bettanier réalisée à partir d’un tableau mal connu d’Antoine Ducrot.

Jour maigre, 1856, fonds Magendie, © CLEM Patrimoine / Stéréopôle, Mag6635

La vue stéréoscopique est prise par Henry Silvester, dit Martin Laroche, en 1856 avec la légende Fast Day – Jour maigre. Elle reprend la composition de la scène d’origine.

Cette scène comique a vraisemblablement lieu un vendredi, ou durant le Carême, quand la viande est interdite, et à plus forte raison pour le clergé. Nous assistons donc au péché de gourmandise ! Son visage rubicond fait également état des  bouteilles de vin glissées un peu partout… La gloutonnerie et l’hypocrisie du clergé, modèles spirituels des laïcs, est sujet à moquerie depuis le Moyen Âge !

D’autres versions existent avec différents personnages qui épient, des salles plus ou moins décorées, des moines, des fantômes,… et témoignent des rapports entre stéréoscopie, histoire de l’art et imagerie populaire victorienne.

Denis Pellerin, Brian May, The Poor Man’s picture gallery : Stereoscopy versus paintings in the Victorian era : an exploration of the connection between stereo cards and paintings, and other popular Victorian media, London : The London Stereoscopic Company, , 2014, p. 129 sqq

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Les villas royannaises

Dans la nuit du 5 janvier 1945, la ville de Royan est bombardée par les Alliés, dans le but de libérer la cité balnéaire. Les troupes allemandes occupaient le lieu depuis 1940, point stratégique devenu une des « poches » de résistance sur le littoral atlantique.

Les 1500 tonnes de bombes entrainent la mort de 500 personnes et laissent environ 400 blessés.

La ville, elle, est défigurée, détruite à près de 95%. Un autre bombardement, en avril, parachève cet état et entraine la reddition des occupants quelques jours plus tard.

Du centre-ville et du front de mer, il ne reste que peu de murs encore debout. Sur le boulevard Frédéric Garnier, longeant la plage de la Grande Conche, de nombreuses villas typiques de l’architecture balnéaire gisent au sol. Ces résidences, dans un éclectisme tout XIXe siècle, s’étaient multipliées pour accueillir une population venue profiter de l’essor du tourisme balnéaire.

Collection Besson, BL219
Collection Société archéologique de Bordeaux, SAB085

L’architecture des stations balnéaires relève d’inspirations diverses issues notamment des revues spécialisées qui diffusent alors modèles et idées. Comme de nombreuses habitations bourgeoises des bords de mer, on joue sur les formes, mélangeant baroque et classicisme.

Elles peuvent être classées selon des « types » comme les  chalet, cottage ou encore castel auquel appartient la villa ci-dessous :

Collection Société archéologique de Bordeaux, SAB080

Le style se définit par au moins un emprunt à l’architecture castrale ; ici ses deux tourelles.

Construite vers 1890, son architecte et son entrepreneur demeurent inconnus. Ses proportions et son organisation interne en font une demeure plus qu’inhabituelle. 

Les petites tours à dômes couverts d’ardoises traitées comme des belvédères font penser à des campaniles, donnant leur nom à la villa. La partie basse, elle, est plus classique avec ses colonnes et ses vastes ouvertures symétriques. Cette façade est inspirée de celle du second casino de Foncillon, bâti entre 1882 et 1885 sur les plans de l’architecte bordelais Cyprien Alfred Duprat.

Elle fut acquise vers 1905-1910 par Louis Lehmann, fils de l’homme d’affaire Léon Lehmann, fondateur des Nouvelles Galeries de Cognac. Ses frères possédaient d’autres villas de Royan : Espérance et Aigue Marine, respectivement aux numéros 42 et 100 du boulevard Garnier.

La villa qui dépasse sur la partie gauche a été détruite lors du bombardement. Elle est visible sur une autre vue stéréoscopique :

Une famille (une femme, une jeune fille et deux garçons) pose devant la villa. On discerne derrière elle la ligne de l’ancien tramway.

Un homme est en train de prendre une photographie ou de régler son appareil.
On discerne à ses pieds la ligne de l’ancien tramway, active entre 1890 et 1945.

Derrière lui à droite, deux villas se dressent, aujourd’hui disparues, comme près de 5000 habitations.

Plus loin, on aperçoit la tourelle et les épis de faitage d’Aigue Marine, l’une des villas les plus prestigieuses de Royan, encore debout. Nommée par les Royannais « Chambord-sur-Mer », ce château miniature est bâti au début du XXe siècle pour Léon Lehmann, fils d’un entrepreneur. Ses frères possèdent deux autres villas sur le boulevard, Espérance au numéro 42 et Les Campaniles au numéro 68.

Nous pouvons estimer notre point de vue aux numéros 110-112 du boulevard.

Le Café des Bains, construit vers le milieu du XIXe siècle, a également été détruit lors du bombardement. Il est remplacé en 1955 par l’actuel café construit sur les plans de l’architecte Louis Simon.

L’établissement a été immortalisé en 1940 par Picasso dans son tableau Café à Royan.

Element quasi identitaire du tourisme balnéaire, le casino municipal de Royan a été détruit en 1945, en même temps que le premier casino de la plage de Foncillon.

Construit en  1895 par Gaston Redon dans un style néo-rococo, il resta le plus grand casino de France jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. De grands noms l’ont fréquenté : Sarah Bernhardt, Cléo de Mérode,…

La Reconstruction de Royan, encadrée par l’architecte Claude Ferret, débute dans les années 1950 autour d’un programme architectural  moderniste. La ville devient un lieu d’expérimentations novatrices qui contribuent aujourd’hui à sa renommée, avec de nombreuses villas pour l’illustrer.

Bibliographie

Frédéric Chasseboeuf, Guide architectural Royan 1900, Vaux-sur-Mer, Bonne Anse, 2013

Yannis Suire, « Royan bombardé », Inventaire Poitou-Charentes, 2014

Yannis Suire, Inventaire de Royan, Inventaire Poitou-Charentes

Royan bombardée, Site de la Ville

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L’image du mois #19 | Septembre

Septembre est là ! C’est parti pour l’école, l’automne, les vendanges mais n’oublions pas la petite coupe de rentrée ! Justement, le 7 septembre a lieu la journée mondiale de la barbe, à vos ciseaux et peignes !

Cliquer sur l’image pour voir la notice

It’s so funny, 1899, fonds Magendie, © CLEM Patrimoine / Stéréopôle

Cette scène de genre américaine est publiée par l’éditeur américain Benjamin West Kilburn.